mardi 11 février 2014

Quand je pense à la bi-implantation...

Il fallait bien que j'en vienne un jour ou l'autre. Oui, je pense régulièrement à la bi-implantation. Pas au point de me hanter l'esprit, mais force de constater que ça me travaille beaucoup. Plusieurs raisons à cela.

D'une part, cela va faire désormais deux ans et demi que je suis implanté à l'oreille gauche. Pendant tout ce lap de temps, l'oreille droite est restée à son niveau, c'est-à-dire à moins de 5%. Elle porte une prothèse auditive qui, une fois l'implant enlevé, n'apporte pour ainsi dire... rien du tout, hormis du bruit et un sifflement aigu. En me servant juste de cette oreille, la voix est complètement inintelligible et les sons méconnaissables. Sans oublier l'embout, qui passe son temps à siffler au moindre flux d'air et à me donner des irritations. Bref, cette oreille ne me sert pas à grand chose hormis faire la décoration. Dans ce cas-là, pourquoi ne pas la rendre utile et l'implanter également ? Après tout, je n'ai rien à perdre.

Quand on pense à l'implantation, c'est sans doute la question la plus importante à se poser : qu'est-ce que j'ai à perdre en cas d'échec / déception / scalpel oublié dans le crâne ? A l'inverse, qu'est-ce que j'ai à gagner ? L'opération détruisant la plupart des cellules ciliées de l'oreille interne, il est essentiel de peser le pour et le contre.

Dans mon cas, la question ne se pose plus trop pour l'oreille droite. Aujourd'hui, il doit me rester 1 ou 2% de restes auditifs, je pense donc que je n'ai rien à perdre et tout à gagner. Tout ?
  • L'implant a très bien fonctionné pour mon oreille gauche. Pourquoi ce ne serait pas le cas pour la droite ?
  • Jusqu'à présent, je ne perçois les sons qu'à gauche, en mono. Avec la droite, je passerai en stéréo. Les avantages sont multiples :
    • La localisation spatiale du son devient meilleure, et sur 360 degrès.
    • Le cerveau n'aura plus cette sensation d'écoute déséquilibrée. Il pourra compter sur les deux oreilles pour traiter l'information, et se fatiguera naturellement moins.
  • Si par malheur un implant tombait en panne, l'autre serait là pour prendre le relais en attendant la réparation ou la réimplantation. Actuellement, je n'ai aucune issue de secours, et je serais à nouveau plongé dans le silence si je devais avoir un tracas technique.
La seconde raison qui me pousse regulièrement à penser à la bi-implantation, c'est que je suis régulièrement très fatigué. Tout ça parce que je n'entends que d'un seul côté. J'ai beau faire des belles nuits de 8h de sommeil, il suffit de quelques heures après que la journée de travail ait commencé pour que je tombe littéralement de fatigue. Pire, au bout de 30 minutes de réunion, il m'arrive de lutter pour rester éveillé. 

Lorsqu'on perd un oeil, l'autre prend le relai. Au début, ça va, l'oeil restant tient bien son rôle. Mais plus le temps passe, plus ce dernier fatigue, jusqu'à parfois la cécité. Ici, c'est exactement le même cas de figure. Le plus ironique dans l'histoire, c'est que j'étais tellement persuadé qu'un seul implant suffirait étant donné les résultats obtenus. Je m'étais même dit que "ce n'est pas la peine de faire le deuxième". Il me fallait donc un recul de 2-3 ans pour me rendre compte que la bi-implantation devient de plus en plus une nécéssité pour rétablir "l'équilibre de ma tête".

Bref ma décision est donc quasiment prise. Je n'ai donc plus qu'à entamer les démarches. Je sais déjà que cela se passera toujours au CHU de Limoges. En effet, ils m'ont opéré avec succès pour le premier implant, ils connaissaient mon dossier, et j'y suis déjà allé faire des permanences CISIC.

Je continuerai donc de poster avec plaisir sur ce blog au sujet de ces démarches, même s'ils seront évidemment similaires à la première fois.

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